Editions Julliard - date de sortie : 21 août 2014 - ISBN 978-2260022008 - 194 pages
Résumé
Le temps des funérailles d'une arrière-grand-mère, quatre générations de femmes se trouvent confrontées à la découverte d'un douloureux secret de famille. Roman initiatique, Le Cercle des femmes démontre qu'un secret de famille marque – radicalement parfois – toute une descendance. Telle cette tribu très attachante qui a laissé peu de place à l'élément masculin dans le huis clos familial, sans jamais en saisir la raison. Lia saura-t-elle transformer ce sentiment de trahison en pardon ? Sa colère en bienveillance ? Saura-t-elle rompre la fatalité du « cercle des femmes » pour s'ouvrir aux hommes et à l'amour ? Servi par une écriture originale, pleine de fraîcheur, Le Cercle des femmes est porté par une petite musique qui nous entraîne d'une page à l'autre dans une galerie de personnages féminins aussi touchants que fantasques.
Mon avis
La narratrice, Lia, est l'arrière-petite-fille d'Alice que l'on enterre dès les premières pages. Pendant une petite semaine, en vidant sa maison, et parce qu'elle a découvert un secret dans les affaires de l'aïeule (le procédé est assez "bateau"), Lia va demander aux trois générations qui la précèdent de lui conter leur histoire, dont elles n'ont jamais vraiment parlé. Elle veut savoir notamment pourquoi les hommes sont terriblement absents dans leurs vies, toujours présentés comme dangereux et malfaisants. C'est au prix de cette connaissance qu'elle-même pourra se construire comme femme.
Encore une fois est traité le sujet des dégâts occasionnés par les secrets de famille non révélés et les non-dits qui pèsent sur les générations suivantes. Bien que ce ne soit pas complètement original, j'ai apprécié la plume de l'auteur, reflet de son regard sans complaisance (quoique !) sur cette tribu de femmes, pleines d'a priori et reproduisant, consciemment ou non, la situation d'Alice. Je me suis finalement attachée à ces personnages, et notamment à Marie, l'amie de la défunte.
Ma note : 14
Citations
*Son dynamisme est comme un couvercle posé sur son monde antérieur.
*Le future antérieur (...) c'est un temps merveilleux. Celui qui permet de parler au futur de ceux qui sont passés. C'est le temps des nécrologies.
*Mourir, passe encore.. Mais c'est rester mort qui est le plus difficile.
*La plupart des mariages sont de longues traversées ennuyeuses du quotidien. Passés les premiers émois, l'insatisfaction suinte, goutte à goutte. On ne la voit pas, on la ressent à peine. Pourtant la fuite d'amour est là. Elle accumule les petites contrariétés, les déceptions, les frustrations et forme au final un immense dégât irréparable. Vois. J'ai eu trois maris. Au début tout est merveilleux. Ils te cajolent, sont drôles et ils t'emmènent danser sans soupirer. Et puis tu te rends compte avec les années, que ce ce tu prenais pour de l'attention, de la délicatesse, n'est en fait que de l'indécision, de la passivité. Ils attendent tout de toi : que tu entreprennes, que tu décides, que tu assumes, que tu sois forte à leur place.
*Je commence à en avoir ma claque de ces adultes qui se révèlent tout à trac sous un jour nouveau. On croit les connaître. On les prend pour des ancres auxquelles on peut s'accrocher par gros temps. On leur fait confiance. Ils sont prévisibles. Ils rassurent. Et puis voilà que sans crier gare, ils se mettent à dériver, emportés par d'invisibles courants sous-marins qu'ils cachaient au fond d'abysses noirs. Les voilà qui ne résistent plus à leurs fractures souterraines. Les voilà autres.
Ce livre participe pour 100 kms au Challenge 1000 Bornes Livresque
*C'est incroyable comme les tempêtes intérieures transforment l'apparence physique en quelques instants à peine.
*Je remarque à nouveau la griffure des rides autour de ses yeux. Elle vieillit sans drame, à bas bruit, comme pour me donner le temps de m'y habituer.
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