mercredi 26 août 2015

Le cercle des immortels - T12 Acheron de Sherrilyn Kenyon


  


Editions J'ai lu - Date de sortie : Octobre 2012 - ISBN 9782290038819 - 799 pages - Traduction de Dany Osborne
4è de couverture 
Il est le plus redoutable des Chasseurs de la Nuit. Doté de pouvoirs inouïs qui font de lui le chef incontesté, Acheron poursuit depus des siècles son implacable mission : exterminer les Démons. Lui qui a subi les sévices les plus horribles, refuse de livrer à quiconque son âme torturée ; pourtant une femme saura en trouver le chemin lorsque, une fois le passé dévoilé, la guerre ultime s'engagera entre les forces du Mal et l'humanité tout entière...
Mon avis
Quel plaisir de lecture j'ai eu avec ce roman !! Je n'avais lu que le tome 1 et ça ne m'a pas gênée outre mesure, ce tome-ci étant uniquement centré sur Acheron. Son passé raconté dans le journal de Ryssa, sa soeur et son présent à partir de sa rencontre avec Tory, l'archéologue, fan de l'Atlantide.
Alors cet Acheron, quel personnage ! attachant, que l'on aurait juste envie de protéger. J'ai été moins séduite (^^) par Tory, même si j'ai aimé son humour et sa ténacité. Et que dire d'Artemis, que j'aurais volontiers mise en orbite pour Jupiter ou Mercure... 
Le rythme est soutenu, on se téléporte avec les personnages sur l'Olympe, l'Atlantide, Nashville, La Nouvelle-Orléans. On est en compagnie de démons, de garous, de Chasseurs de la Nuit, et d'une foule d'autres personnages. C'est vraiment une force de cette auteur de faire vivre des personnages mythologiques avec réalisme et de les rendre crédibles au XXIè siècle. 
Les pages tournent et on s'agace à voir le mot "fin" arriver. Il est vrai que j'ai mieux aimé la première partie que la deuxième (trouvée un peu trop longue), mais néanmoins je vous recommande chaudement ce livre.
Ma note 16
J'ai lu ce livre dans le cadre du Challenge Pavé de l'Eté 2015
En savoir plus sur http://la-clef-des-mots.e-monsite.com/blog/lecture/le-cercle-des-immortels-t12-acheron-de-sherrilyn-kenyon.html#OwjibTU46spf9HqC.99

samedi 22 août 2015

Ostende 1936 de Volker Weidermann


   


Editions Piranha - Date de sortie : 5 mai 2015 - ISBN 9782371190191 - 153 pages - Traduction de Frédéric Joly
Résumé
Ostende, la station balnéaire huppée belge, le soleil, la mer, l'ambiance des cafés d'avant-guerre : pour les deux amis qui s'y retrouvent en cet été 1936, cela ressemble à de banales vacances où l'essentiel est de prendre du bon temps. Sauf que ces deux amis, ce sont Stefan Zweig, le richissime écrivain de bonne famille, et Joseph Roth, l'alcoolique miséreux mais génial, désormais indésirables dans une Allemagne nazie où leurs livres sont interdits. Les écrivains qui les rejoignent, dont Arthur Koestler, sont, comme eux, traqués, bannis, à mesure que la situation politique en Europe empire. 
Ostende 1936 est un « roman vrai » dans lequel Volker Weidermann raconte l'histoire envoûtante d'un été pas comme les autres, à la veille des atrocités de la Seconde Guerre mondiale. Un été au cours duquel Zweig, Roth et bien d'autres se sont réunis pour célébrer la vie comme on ne le fait que par désespoir. Une fête d'adieu à la culture européenne.
Mon avis 
Un petit roman doux-amer sur un temps d'entre-deux, où les artistes réalisent qu'ils vivent la fin d'une période, avec l'interdiction de publication pour certains, la suspicion sur ceux qui ne sont pas interdits, une atmosphère délétère. A Ostende, ils sont tout un groupe à profiter des derniers moments de calme avant la tourmente, avant que leurs chemins se séparent. Chacun vivra la période à venir à sa façon : exil, fuite,  abus de tous ordres, résistance à l'ennemi... Il y a comme un voile gris sur ce groupe dans cette ville balnéaire, une tristesse qui plombe les moments de fête.
Ce livre est pour moi une petite déception. J'aime beaucoup les écrits de Stefan Zweig et j'attendais qu'il soit mis en scène avec davantage de panache, de détails. Or c'est Joseph Roth qui a la part belle dans le texte. J'ai lu un objet littéraire qui n'est, pour moi, ni tout à fait un roman, ni tout à fait une biographie. Quelques soucis de style, au début notamment, dûs à la traduction ? Bref, lecture pas tout à fait concluante pour ma part...
Ma note 13

mercredi 19 août 2015

La fille du train de Paula Hawkins


 


Editions Sonatine - Date de sortie : 7 mai 2015 - ISBN 9782 355843136 - 379 pages - Traduction de Corinne Daniellot
4è de couverture 
Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…
Mon avis
Très efficace, ce thriller psychologique, au rythme lent, parce qu'écrit à la première personne, et qu'il nous immerge dans les moindres pensées de trois femmes. Toutes trois présentent des failles, psychologiques, pour diverses raisons. Toutes trois sont fragiles et pour Rachel, la protagoniste principale, l'alcool lui fait oublier, occulter, ce qu'elle voit, entend, ressent. Jusqu'au jour où... un détail, une odeur, une couleur la remet sur les rails (ah, ah, ah !!!)
Pour la forme, on entend chacune de leur voix qui nous racontent matin et soir leurs espoirs, leurs craintes, la réalité enfin. Le rythme est assez lent pour cette raison, mais en même temps ça nous rend accros à ce qui va suivre. Les pièces du puzzle se mettent en place, petit à petit. Même si j'ai compris aux 3/4 du livre où elle nous emmenait, j'ai eu grand plaisir à voir comment l'auteur nouait tous les fils narratifs pour nous offrir un final en apothéose.
Alors là, pas de course poursuite, pas de rythme d'enfer, mais une histoire qui nous vrille l'esprit, qui s'y incruste, et qui nous tient encore, une fois le livre refermé. Bravo !!
Ma note 17

lundi 17 août 2015

Après la fin de Barbara Abel


 


Editions Pocket - date de sortie : 9 avril 2015 - ISBN 978-2266246187 - 348 pages
Résumé
Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux… Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique… Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installer précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans… La fin de Derrière la haine nous a tous bouleversés. Barbara Abel n’en reste pas là. Que deviennent Tiphaine, Sylvain et Milo, ces trois personnages qui ont vécu l’horreur et qui ont inconsciemment choisi de s’imposer l’enfer quotidien en restant dans une maison qui a abrité tant de drames ? Et juste à côté d’une autre maison qui, dès qu’ils en rouvriront la porte, laissera ressortir tous les fantômes du passé ?
Mon avis 
Tournée la dernière page de Derrière la Haine, je me suis jetée sur ce 2è tome, tant je ne voulais pas quitter cette histoire prenante et voir ce que l'auteur nous réservait encore !!
Belle surprise, car l'histoire est différente, bâtie évidemment sur des éléments du précédent tome, mais avec de nouveaux personnages intéressants avec qui on est immédiatement en empathie. L'auteur a une manière bien à elle de décrire les sensations qu'elle leur fait éprouver. Par exemple, dans le passage suivant, j'aurais presque pu ressentir le malaise de Tiphaine : "La douleur, qu'elle parvenait pourtant à dompter depuis quelques années, rugit dans ses tripes, remonta dans sa poitrine, et explosa dans sa gorge qu'elle lacéra de ses crocs d'amertume, la mettant au supplice. Un étau d'acier aux dents de fiel. Sensation d'oppression. Suffocation. Elle sortit sur la terrasse. Besoin d'air. Respirer lentement, maîtriser la violence qui faisait rage en elle, tempête hostile telle une tornade d'aversion. (...) Poignard. Là, juste au milieu du coeur, une lame dévorante qui s'enfonça dans sa chair pour y répandre le venin du remords, peut-être le pire poison qui soit. Celui qui ne laisse pas de repos. Celui qui consume à petit feu." 
Et puis la construction du roman est intelligente, utilisant les codes du genre pour mettre le lecteur sous tension, de manière subtile, à petites touches. Alors, on sait qu'il va se passer quelque chose, les éléments s'accumulent, mais on ne sait quand ça arrivera, et ça nous prend au détour d'un paragraphe... Cependant pas de coups de théâtre flamboyants, pas de rebondissements fracassants et peu crédibles, juste comme dit l'auteur Je fais dans le « crime domestique ». L’ordinaire aux prises avec « l’extra-ordinaire ». Et je peux vous dire que c'est bien fait... Jusqu'à une fin relativement ouverte qui laisse de la place au lecteur.
Bref, encore une très bonne lecture que vous ne sauriez manquer, n'est-ce pas ?
Ma note 17.5 

samedi 15 août 2015

Des vies en mieux d'Anna Gavalda


Editions J'ai lu - Date de sortie : 20 mai 2015 - ISBN 978-2290115015 - 448 pages
Résumé
Billie a 13 ans. Elle n'a connu que les coups et la misère. Un matin, en classe, elle découvre On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset et l'amitié. Sa vie va changer.

Mathilde a 24 ans. Un jour, elle oublie son sac à main dans un café. Un homme le lui rend la semaine suivante et, à cause de cet homme justement, elle décide de changer de vie.

Yann a 26 ans. Un soir, il rend service à son voisin de palier qui l'invite à dîner pour le remercier. Au cours de cette soirée, il réalise que sa vie n'a aucun intérêt et qu'il doit tout recommencer.

Trois prénoms. Trois histoires. Trois jeunes gens d'aujourd'hui, déterminés et courageux, qui préfèrent encore se tromper de vie plutôt que de n'en vivre aucune.
Mon avis
Ce livre est la réunion de "Billie", sorti en 2013, et "La vie en mieux", sorti en 2013. Trois longues nouvelles, ou novellas (petits romans) que j'appréhendais un peu de commencer, tant j'ai lu de critiques déçues, voire négatives. Pour ma part, j'ai tout lu de l'auteur, et son roman que je préfère est La Consolante que j'avais gratifiée de 5 étoiles lorsque je l'ai lue en décembre 2010. Et puis, les verres de jus de fruit sur la couverture ne sont pas pour rien dans mon choix, en cette période de canicule !!
Les premières pages de Billie m'ont prises par surprise, j'ai failli arrêter ma lecture à cause du style un peu cru, du langage limite vulgaire. Mais c'était sans compter sur le talent d'Anna Gavalda, qui sait nous attraper par le coeur avec ses personnages tellement vrais, tellement attachants. 
Billie donc, nous raconte sa vie en parlant à une étoile, pendant qu'elle est coincée dans une faille des Cévennes avec Franck, son ami. C'est lui qui l'a fait sortir des Morilles, le quartier misérable de son enfance, après une interprétation commune d'On ne badine pas avec l'amour de Musset.
Mathilde. Son parler "branché" fait hiatus avec la conception que l'on peut avoir des étudiants en Histoire de l'Art, dont elle fut un élément atypique comme le suggère le sujet envisagé pour sa thèse : les caravanes d'aquarellistes et autres roulottes pour peintres en plein air !! Elle est un peu paumée depuis le décès de sa mère, sur-consomme alcools et mecs. et vit en coloc avec des jumelles un peu bourges. Et puis elle va rencontrer JB, le cuisinier pas vraiment son genre mais qui saura la toucher au coeurLa lettre envoyée par son premier amour est un morceau d'anthologie (p 273 à 277). 
Yann. Choc d'une rencontre entre voisins, au cours de laquelle Yann touche du doigt ce qu'est l'amour, bien différent de ce qu'il vit dans son couple. Pour qui, comme moi, se pique d'écrire, la description en listes de la cuisine d'Isaac et Alice (p 371 à 374) est un pur bonheur de lecture, tant transparaît le plaisir qu'a pris l'auteur à la laisser filer au gré de sa plume.
J'ai beaucoup, beaucoup aimé ces trois histoires, qui sont un appel du pied de l'auteur au lecteur, pour (re)devenir acteur de sa propre vie. J'ai aimé à nouveau cette langue, parcourue de références à des poèmes, des chansons, des oeuvres d'art, Totor Hugo, Rimbaud, Musset, références qui créent une connivence avec le lecteur attentif. 
Anna Gavalda a une faculté inouïe à entrer dans les émotions de ses personnages, et à les transcrire pour capter le lecteur qui, de fait, devient incapable de les abandonner et s'en souvient longtemps après que le livre soit refermé. Des univers différents pour les trois novellas, mais tout aussi foutraques les uns que les autres, une sorte de folie douce, dans laquelle je me suis laissée emporter avec un vrai plaisir.
Cette lecture fut donc pour moi une véritable jubilation, un coup-de-coeur-2.jpg.

Ma note 18.5
Citations
*- Mais Yann... mon jeune ami... Bien sûr que je la connaissais. Les gens qu'on aime, on ne les rencontre pas, voyons, on les reconnaît. (dans Yann)
*Ca arrive à tout le monde de se faire niquer par son âme, non ? Cette petite bulle, là... cette salope qui remonte sans crier gare pour te rappeler que ta vie ne t'arrive pas à la cheville (...) Les gens à qui ça arrive, c'est qu'ils ont renoncé. Ou mieux, même, tellement mieux et tellement plus confortable : qu'ils n'ont jamais éprouvé le besoin de se mesurer à... je ne sais pas... de se mesurer tout court, de se toiser en face. (p 381 dans Yann)
*Maintenant, et même si ça ne se voit pas à l'oeil nu, je suis recroquevillée sur le bord de la vie et j'attends qu'elle passe. (dans Mathilde)
*Quel goût avait-elle, ta bien-aimée ? s'enquièrent les 26 lettres du seul alphabet que l'on m'eût jamais appris et dans quel ordre nous rangerais-tu, toi, si tu nous mettais au défi de lui apprendre ? (...) Terrifiant mélange de lait maternel et de morve de bête en rut (extrait de la lettre, dans Mathilde)
*Ma mémé Saint-Quay m'a expliquait que l'on reconnaissait le bonheur au bruit qu'il faisait en partant. (...) Eh bien, l'amour c'est le contraire. L'amour, on le reconnaît au souk qu'il fout en débarquant. (p 382 dans Yann)

mercredi 12 août 2015

Après la fin de Barbara Abel


Editions Pocket - date de sortie : 9 avril 2015 - ISBN 978-2266246187 - 348 pages
Résumé
Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux… Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique… Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installer précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans… La fin de Derrière la haine nous a tous bouleversés. Barbara Abel n’en reste pas là. Que deviennent Tiphaine, Sylvain et Milo, ces trois personnages qui ont vécu l’horreur et qui ont inconsciemment choisi de s’imposer l’enfer quotidien en restant dans une maison qui a abrité tant de drames ? Et juste à côté d’une autre maison qui, dès qu’ils en rouvriront la porte, laissera ressortir tous les fantômes du passé ?
Mon avis 
Tournée la dernière page de Derrière la Haine, je me suis jetée sur ce 2è tome, tant je ne voulais pas quitter cette histoire prenante et voir ce que l'auteur nous réservait encore !!
Belle surprise, car l'histoire est différente, bâtie évidemment sur des éléments du précédent tome, mais avec de nouveaux personnages intéressants avec qui on est immédiatement en empathie. L'auteur a une manière bien à elle de décrire les sensations qu'elle leur fait éprouver. Par exemple, dans le passage suivant, j'aurais presque pu ressentir le malaise de Tiphaine : "La douleur, qu'elle parvenait pourtant à dompter depuis quelques années, rugit dans ses tripes, remonta dans sa poitrine, et explosa dans sa gorge qu'elle lacéra de ses crocs d'amertume, la mettant au supplice. Un étau d'acier aux dents de fiel. Sensation d'oppression. Suffocation. Elle sortit sur la terrasse. Besoin d'air. Respirer lentement, maîtriser la violence qui faisait rage en elle, tempête hostile telle une tornade d'aversion. (...) Poignard. Là, juste au milieu du coeur, une lame dévorante qui s'enfonça dans sa chair pour y répandre le venin du remords, peut-être le pire poison qui soit. Celui qui ne laisse pas de repos. Celui qui consume à petit feu." 
Et puis la construction du roman est intelligente, utilisant les codes du genre pour mettre le lecteur sous tension, de manière subtile, à petites touches. Alors, on sait qu'il va se passer quelque chose, les éléments s'accumulent, mais on ne sait quand ça arrivera, et ça nous prend au détour d'un paragraphe... Cependant pas de coups de théâtre flamboyants, pas de rebondissements fracassants et peu crédibles, juste comme dit l'auteur Je fais dans le « crime domestique ». L’ordinaire aux prises avec « l’extra-ordinaire ». Et je peux vous dire que c'est bien fait... Jusqu'à une fin relativement ouverte qui laisse de la place au lecteur.
Bref, encore une très bonne lecture que vous ne sauriez manquer, n'est-ce pas ?
NB : j'ai encore un roman de l'auteur dans ma PAL, L'instinct maternel.
Ma note 17.5 




mardi 11 août 2015

Derrière la haine de Barbara Abel



Editions Fleuve Noir - Date de sortie : avril 2012 - ISBN - 317 pages
Résumé
D'un côté, il y a Tiphaine et Sylvain ; de l'autre, il y a Laetitia et David. Deux couples voisins et amis, ayant chacun un enfant du même âge. Deux couples fusionnels et solidaires qui vivent côté à côte dans une harmonie parfaite. Jusqu'au jour du drame. Un tragique accident fait voler en éclats leur entente idyllique, et la cloison qui sépare leurs maisons tout comme la haie qui sépare leurs jardins ne seront pas de trop pour les protéger les uns des autres. Désormais, les seuls convives invités à la table des anciens amis s'appellent Culpabilité, Suspicion, Paranoïa et Haine...
Mon avis 
C'est la première fois que je lis cet auteur, et sans doute pas la dernière ! J'ai complètement adhéré à son univers et beaucoup aimé la façon dont elle fait monter la tension par petites touches, dans des chapitres très courts, ce qui donne du rythme à l'histoire.
On dit que pour écrire un bon thriller, il faut en faire "baver" à ses personnages. Barbara Abel a bien retenu la leçon. C'est parfois glaçant et on se dit : "non, elle ne va pas oser" mais pourtant, les faits s'enchaînent, implacables. Le personnage de Tiphaine est particulièrement réussi, pour laquelle on éprouve tour à tour compassion et répulsion.
La plume est fluide, l'histoire diaboliquement addictive, à tel point que j'ai immédiatement acheté et commencé la suite, intitulée Après la fin, afin de rester avec les personnages un peu plus longtemps.
Un vrai bon plaisir de lecture, que je vous recommande chaudement.
Ma note 17
Citation
*Ces aventures familiales riches de liens et d'entraves, qui nous contruisent ou qui nous détruisent, mais qui, toujours, nous nourrissent.

jeudi 6 août 2015

La douce empoisonneuse d'Arto Paasilina



Editions Folio - Date de sortie : mars 2013 - ISBN 3260050873703 - 255 pages - Traduction d'Anne Colin du Terrail
Résumé
Une maisonnette rouge flanquée d'un petit sauna en bois gris, non loin d'Helsinki. Linnea, la douce veuve du colonnel Ravaska, mène une existence paisible à soigner ses violettes et son chat. Pourtant chaque mois, le jour où elle touche sa pension, un trio maudit, conduit par son neveu, s'invite sous son toit pour la détrousser. Lorsque ses visiteurs ne se contentent plus de sa maigre retraite et exigent un testament à leur avantage, c'en est trop. Elle est résolue à en finir. Comprenez: à se suicider. Mais, surprise, concocter un poison mortel se révèle une activité beaucoup plus passionnante que tricoter. Et les noirs desseins de Linnea, par une suite précipitée d'événements cocasses, se retournent en sa faveur, tandis que ses ennemis... 
Mon avis
Ca se lit vite, c'est divertissant, mais c'est aussi un peu "téléphoné", voire "gros sabots". On se doute bien de la fin, et les manières d'y arriver sont expéditives autant qu'efficaces.
Cela dit, c'est bien écrit, dans une langue soignée. Comme je n'en attendais pas monts et merveilles du fait que la 4è de couverture avait spoilé le dénouement, je me suis laissée porter et j'ai passé un bon moment de lecture.
Ma note 14.5

mercredi 5 août 2015

Une semaine légèrement agitée de Chrissie Manby



Editions Mosaïc - Date de sortie : 1er juillet 2015 - ISBN - 360 pages - Traduction de Marie Lauzeral
Résumé
Va-t-elle survivre à une (longue, très longue) semaine de vacances avec (toute) sa famille? C’est le casse-tête obsédant de Chelsea Benton depuis que sa mère a lancé sa bombe: les réunir tous en hôtel-club à Lanzarote pour fêter ses 60 ans. Bien sûr, Chelsea les aime! Mais… il y aura son petit neveu aux doigts poisseux (très mauvais pour les fringues de marque), sa nièce ado que tout « saoule », son grand-père adorable mais pas du genre à passer inaperçu, son beau-frère…
Aucune chance de mettre à profit ces vacances forcées pour approfondir les relations avec le beau mec de l’avion (oui, celui qui est accompagnée de la petite peste de 6 ans). 
Mais la goutte d’eau qui fait déborder la piscine, c’est que la sœur de Chelsea est de la partie. La fille parfaite, mariée, femme au foyer exemplaire dont Chelsea se demande si elle doit l’envier (elle, elle vient encore de se faire larguer) ou la plaindre (franchement, lâcherait-elle son job d’esclave dans un magazine glamour à Londres pour devenir épouse et maman? Elle se tâte…). 
Bref des vacances (horribles) sans surprise? Pas sûr....
Mon avis
J'ai vu un avis sur ce livre sur le blog de Mylène et ça m'a donné très envie de le lire, parce que j'aime bien les histoires de famille, surtout quand ça disjoncte !! 
L'auteur anglaise de cette comédie à lire l'été comme nous y invite la couverture, aborde des sujets graves autour de la notion de famille avec un oeil aiguisé de psychologue, discipline qu'elle a étudiée à Oxford. 
C'est bourré d'émotions, de chaud-et-froid, de mots d'enfants savoureux, de révélations en cascade. L'écriture est fluide, les personnages réalistes et attachants à tel point qu'on regrette presque de les quitter à la fin du roman. Et cette famille nous rappelle que la famille idéale n'existe pas, mais que l'amour arrondit bien des angles si tant est que l'on soit capable de se le dire.
En bref, un bon petit roman à déguster sur un transat, une boisson fraîche à la main, car à Lanzarote il fait chaud, très chaud !!
Ma note 16

mardi 4 août 2015

L'encre mauve de Florence Meney



Editions Druide - Date de sortie : 6 mai 2015 - ISBN - 355 pages
Résumé
Quand le patron et mentor de Laura passe soudainement l’arme à gauche, l’univers de l’éditrice quadragénaire vole en éclats. Le successeur est un jeune tyran sans esprit qui menace l’intégrité de la maison d’édition. La tension monte encore quand Laura reçoit d’un vieux juge un manuscrit dont les pages finiront par la hanter. Que cherche au juste ce magistrat qui préside un procès retentissant ? Et l’homme qu’il juge, qui a massacré sa famille, mérite-t-il toute cette haine que lui crache au visage un Québec horrifié ? Comme le constateront les deux enquêteurs de la Brigade des crimes majeurs amenés à se pencher sur l’affaire, la mort rôde. Qui sait où elle frappera encore ? Alors que le Mal brutal galvanise l’opinion publique sous les traits d’un tueur abject, d’autres figures plus subtiles de la perversité s’éveillent à leurs sombres desseins…
Mon avis
J'ai reçu ce roman de Richard du blog Polar noir et blanc, en échange d'un livre qu'il ne trouvait pas au Québec et que je lui ai envoyé. Belle expérience de partage !! Il a participé à la relecture de ce roman.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire parce qu'il y a énormément de personnages et que chaque très court chapitre du début nous en présentait à chaque fois des nouveaux. Mais assez vite, j'ai pris goût à l'intrigue, aux intrigues devrais-je dire, qui si elles sont en parallèle, nous laissent penser qu'elles se joindront à un moment donné. C'est l'affaire Gadbois, c'est le manuscrit du juge, et des personnages bien campés qui "trempent" dans l'une et dans l'autre. Les dernières révélations offrent un final sans grande surprise, mais la construction est aboutie, l'écriture fluide et le rythme soutenu. 
Voilà un très bon moment d'une lecture que je vous recommande chaudement.
Ma note 16.5

dimanche 2 août 2015

After - saison 2 d'Anna Todd



Editions Hugo - Date de sortie : 5 février 2015 - ISBN 978-2755617344 - 704 pages - Traduction de Claire Sarradel
Résumé
Hardin n'a rien à perdre... sauf elle. Après leur rencontre la vie ne sera plus jamais la même. Après un début tumultueux, la relation de Tessa et Hardin semblait bien partie. Tessa sait qu'Hardin peut être cruel, mais quand les origines de leur relation et son mystérieux passé lui sont révélés, cela lui fait l'effet d'une bombe. Tessa est hors d'elle. Hardin sera toujours... Hardin. Mais est-il vraiment le mec dont Tessa est tombé éperdument amoureuse, en dépit de son caractère colérique, ou est-il un étranger, un menteur depuis le début ? Doit-elle s'en séparer ? Ce n'est pas si facile. Le souvenir de ses bras autour d'elle... de sa peau qui l'électrise... de leurs nuits passionnées, trouble son jugement. Pourtant, Tessa n'est pas sûr qu'elle pourra supporter une autre promesse non tenue. Elle a mis toute sa vie entre parenthèses pour Hardin – l'université, ses amis, sa relation avec sa mère, son petit ami, même son début de carrière. Mais elle a besoin de lui pour avancer. Hardin sait qu'il a fait une erreur, peut-être la plus grande de sa vie, mais il veut se battre pour elle ! Mais peut-il changer ? Va-t-il changer... par amour ?
Mon avis 
Et voilà, comme pour le tome 1, je me suis laissée entraîner dans la lecture, mais là au bout de 250 pages, je me suis dit : "Mais qu'est-ce que tu lis là, ma fille ?" C'est toujours pareil : je t'aime moi non plus, je te quitte, je reviens. L'histoire n'avance pas, ça tourne en boucle. Et pourtant, avoir le point de vue d'Hardin me semblait que ça donnerait du peps à l'histoire. Le personnage évolue un peu mais on sent que l'auteur fait traîner l'histoire en longueur... 
Bref, maintenant j'en suis sûre, je ne lirai pas les 3 autres saisons...
Ma note : 11
J'ai lu ce livre dans le cadre du Challenge Pavé de l'Eté 2015


samedi 1 août 2015

Quelque chose en lui de Bartleby de Philippe Delerm



Editions Folio - Date de sortie : 5 janvier 2011 - ISBN 9782 07044021 - 162 pages
4è de couverture 
«www.antiaction.com est pris d'assaut. Beaucoup de compliments, qu'Arnold a d'abord trouvés outranciers, mais on s'habitue vite. Ces enthousiasmes sont souvent signés d'un prénom féminin accompagné d'une adresse e-mail, mais Monsieur Spitzweg s'est promis de ne pas répondre. Certaines correspondantes comprennent cette attitude : “Ne perdez pas votre temps. Continuez seulement à cueillir le meilleur des jours.” Cueillir le meilleur des jours pour des Stéphanie, des Valérie, des Sophie ou des Leila, voilà qui n'est pas sans flatter l'ego d'Arnold, même s'il cueille davantage encore pour des Huguette ou des Denise.» Arnold Spitzweg crée son blog : l'employé de bureau discret jusqu'à l'effacement cède à la modernité mais sans renier ses principes. Sur la toile, à contre-courant du discours ambiant, il fait l'éloge de la lenteur. Ses écrits intimes séduisent des milliers d'internautes.... Comment vivra-t-il cette subite notoriété ?
Mon avis
Autant le dire tout de suite, j'ai beaucoup aimé ce petit livre qui raconte l'histoire d'Arnold. C'est un personnage solitaire, par choix, qui aime profiter de ce que la vie offre, pas du côté matériel ni dans une frénésie d'activité, mais prendre le temps de regarder, d'apprécier ce qui se passe autour de lui, et ce d'une manière presque égoïste. J'ai aimé l'idée du blog qu'il écrit pour lui-même, pour consigner ses réflexions sur tout et rien, et dont le succès s'emballe parce qu'il est "dans l'air du temps", ce que notre Arnold représente si peu. J'ai enfin aimé cette allusion au Bartleby de Melville dont la lecture m'avait marquée il y a de nombreuses années.
J'ai retrouvé avec plaisir l'auteur qui sait si bien saisir les petits détails de la vie, d'une plume très agréable à lire. Un bon moment de lecture, une sorte de parenthèse estivale, loin de l'actualité, une sorte de bulle que je vous recommande.
Ma note 15.5

vendredi 31 juillet 2015

Code 93 d'Olivier Norek




Editions Pocket - Date de sortie : 9 octobre 2014 - ISBN 9782 266249157 - 355 pages
Résumé
Coste est capitaine de police au groupe crime du SDPJ 93. Depuis quinze ans, il a choisi de travailler en banlieue et de naviguer au cœur de la violence banalisée et des crimes gratuits. 

Une série de découvertes étranges – un mort qui ouvre les yeux à la morgue, un toxico qui périt par autocombustion – l’incite à penser que son enquête, cette fois-ci, va dépasser le cadre des affaires habituelles du 9-3. 

Et les lettres anonymes qui lui sont adressées personnellement vont le guider vers des sphères autrement plus dangereuses…
Mon avis
Un très bon roman mené tambour battant, avec de l'humour et parfois un brin de dérision. Une intrigue serrée et bien conduite, les personnages de l'équipe de Coste super attachants, une écriture fluide et nerveuse, tous les ingrédients sont réunis pour faire passer quelques très bonnes heures de lecture. 
La vie de flics racontée par quelqu'un de la Maison donne une idée assez précise de leur quotidien et ne peut que forcer l'admiration. Rester du côté normal de l'humanité quand on fréquente au quotidien sa face la plus sombre demande une sacrée force. Et sans doute, tout n'est-il pas dicible, notamment quand ça touche à la politique... 
En tout cas, un premier roman réussi dont je vous recommande chaudement la lecture. Je vais à coup sûr lire le deuxième roman de l'auteur, Territoires, où l'on retrouve toute l'équipe du commandant Costa.
Ma note 17.5

dimanche 26 juillet 2015

On se retrouvera de Laëtitia Milot



Editions Fayard - Date de sortie : mai 2013 - ISBN 9782213 677255 - Nombre de pages : 334
Résumé
Avant de mourir, la mère de Margot lui révèle un terrible secret, enfoui depuis trente ans : une nuit, sur la route alors qu’elle rentrait chez elle à pied, elle a été violée par quatre hommes et laissée pour morte dans la garrigue. Puis elle a donné la vie à un enfant. Cet enfant, c’est Margot. Hantée par le deuil et cette révélation, Margot n’a plus qu’une chose en tête : comprendre, pour se reconstruire. Elle se lance dans une quête de ses origines, en remontant le passé. Un chemin douloureux et dangereux qui fait surgir le doute, le mensonge et la mort. Mais rien ne peut la retenir. Ni l’amour fou de Gabriel, ni Alice son mie, ni même son psy, Tavernel. Car Margot n’a rien dit. En silence, elle prépare sa vengeance. Née en 1980, Laëtitia Milot est une star du petit écran. En mêlant suspens, espoir et passion, elle dénonce les effets dévastateurs des violences faites aux femmes et le scandale de l’impunité des coupables.
Mannequin (pour Aubade) et comédienne de télévision et de théâtre essentiellement, héroïne du feuilleton Plus Belle la Vie, Laëtitia Milot avait publié en 2010 son autobiographie Je voulais te dire, dans laquelle elle dévoilait le drame qu'elle a vécu avec la mort de son ex-compagnon Yanis, atteint d'un cancer. Elle signe ici son premier roman, un polar noir qui reprend deux thèmes forts pour elle : la violence faite aux femmes et la quête d'identité, roman qui a été adapté en téléfilm et diffusé le 18 juin 2015 sur TF1.
Mon avis
Un bon moment de lecture avec ce page-turner, où l'action ne nous laisse aucun répit, de révélations en découvertes, d'émotions fortes en rebondissements, jusqu'à la fin. 
Un regret peut-être, que les personnages ne soient pas un peu plus "fouillés" : par exemple, Alice, la meilleure amie, dont à part qu'elle appelle Margot "ma chérie belle" et est très compatissante, on ne sait rien - mais aussi les grands-parents de Margot, évoqués seulement (sont-ils encore en vie ? où ? ne les cherche-t-elle pas ?). Des fils narratifs ébauchés et pas assez développés à mon avis.
Mais à part ce bémol, l'écriture est fluide, rythmée et on ne boude pas son plaisir. Je vous recommande donc ce roman.
Ma note : 15